Presque aussitôt Matéo sent deux mains épaisses mais légères, douces et rêches en même temps, se poser au niveau des reins. Un délicieux frisson lui parcourt tout le corps et provoque un léger remous dans sa petite culotte… Toujours pas de formalisation ! Quelques secondes à se remettre de ses frissonnements puis il sent les mains glisser lentement vers ses hanches. À cet instant il ne peut contenir un soubresaut de douleur. Finalement il est peut-être plus blessé qu’il ne l’a pensé de prime abord… En tous les cas, s’il s’en aperçoit, l’homme ne s’en formalise pas pour autant, trop accaparé à poursuivre son inspection.
— Bien… Maintenant penche-toi encore un peu plus. Comme si tu devais toucher tes pieds avec tes mains.
— Pour quoi faire ?... interroge Matéo tout étonné par cet ordre.
— Pour m’assurer que ta blessure à la hanche n’est que superficielle ! Décidemment, pour un jeune mec de dix-sept ans, tu manques de perspicacité…
— Ce n’est pas ce que prétend ma mère ou mes amis, envoie Matéo un tantinet excédé de savoir son bon sens remis en question…
Cependant il n’en exécute pas moins le mouvement demandé par l’adulte qui, de toute manière, a l’air de bien savoir ce qu’il fait !
Puis tout à coup…
Matéo comprend toute l’incongruité de sa position. En temps normal ça le mettrait plutôt mal à l’aise. Il a toujours été très pudique, même avec sa famille. En tout cas il ne s’est jamais retrouvé positionné ainsi, les fesses offertes, devant un homme inconnu de surcroît. Mais à ce moment précis, va comprendre pourquoi, il trouve cette situation amusante. Et puis il trouve très agréables les caresses des mains chaudes sur son corps, sur sa peau brûlante. Presque il en oublierait sa blessure. Et puis… Et puis…
Et puis il se rend compte aussi qu’il apprécie d’être commandé et manipulé de la sorte. Mais surtout qu’il en a envie. Pas avec n’importe qui, mais avec cet homme. Alors, oubliant toute pudeur, il se penche autant que possible, relevant ses fesses encore d’avantage. Enfin, autant que lui permet sa souplesse et sa douleur lancinante qui n’est pas feinte. D’ailleurs il ne peut réprimer un autre gémissement.
— Ah, ah... Tu vois que tu es plus blessé que tu ne le pensais ! D’ailleurs tu t’es bien écorché en te jetant de ton vélo. Il faudrait voir à tout désinfecter. Mais je n’ai rien sur moi… Bon, en attendant, je vais te faire un léger massage. Ça soulagera un peu ta douleur.
— Ici ? Là ? Maintenant ?...
— Et bien oui ! Tu voudrais faire ça où ? À l’hôpital ?...
— Ben non. Ce n’est pas la peine d’appeler les urgences. Ce n’est pas très grave en apparence.
— Tu as raison sur le principe. Mais dis-moi, tu me fais confiance mon garçon ?
— Euh… Ben oui, sinon je ne serais pas là penché tête vers le sol et les fesses en l’air !
— Voilà qui est parlé !... Ceci dit je vais me rapprocher un peu plus. Ne t’inquiète surtout pas. C’est pour mieux t’avoir en main et te masser.
Instant de solitude inquiète. Matéo se demande ce que le type entend par se rapprocher un peu plus.
« N’est-il pas déjà tout proche avec ses deux mains apposées sur moi ?... »
Et d’un coup il comprend. En se rapprochant effectivement, l’homme en arrive à coller son bas-ventre contre ses fesses tendues tandis que ses mains se baladent sur son dos, ses côtes et son ventre. Elles le caressent tout en douceur. C’est franchement agréable. Tête baissée vers ses pieds et cul relevé en arrière, Matéo pousse un gémissement de contentement. C’est la première fois qu’il se fait masser. Il n’aurait jamais pensé que cela puisse être aussi agréable et suave, malgré cette douleur persistante au niveau de la hanche.
« Vache… Il fait ça bien. Il sait y faire le bougre !.... » Pense le garçon en gémissant.
Encore deux ou trois minutes de ce traitement et Matéo découvre alors une nouvelle impression. Une forme molle, relativement longue et épaisse, ainsi qu’une chaleur bienfaisante contre ses fesses. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette sensation provoque en lui une profonde bouffée de sentiments contradictoires. Surtout dès qu’il comprend la raison de cette chaleur épaisse :
1- La crainte d’être forcé par cet homme plutôt entreprenant qui, au ressenti immédiat, doit avoir un sacré morceau dans l’avant de son short. Matéo s’étonne même d’accepter une telle situation.
2- Une impression de bien être à ce contact, au point qu’il en écarte machinalement les jambes donc les cuisses. Un peu comme si, inconsciemment, il cherchait à ouvrir un passage ou au moins offrir un écrin où pourra se caler cette barre qui lentement tend à perdre de sa mollesse tandis que les mains de l’homme poursuivent leur savant et efficace massage.
3- Une montée évidente d’excitation. Son sexe enfle au même rythme que celui de l’adulte. Bien sûr Matéo se rend bien compte que ça ne se passe pas à la même échelle. Il est évident que le sexe de l’homme est bien plus long et épais que le sien, d’une dimension n’excédant pas les seize centimètres et demi, et d’une épaisseur moyenne. Plus le sexe adulte se tend et durcit, plus il devient chaud, provoquant une nouvelle montée de désir. Ça aussi c’est nouveau ! Ça ne lui est encore jamais arrivé. Même pas avec son cousin plutôt mignon et avec qui il a eu cette petite aventure le matin même.
4- Un sentiment teinté de crainte et de honte d’éprouver autant de plaisir pervers (s’il en est) avec cet inconnu.
Jusqu’à cet instant Matéo n’a jamais envisagé qu’il pourrait véritablement être gay. Malgré l’épisode matinal. Encore moins entrevu le fait qu’il puisse prendre du plaisir à sentir un sexe coulisser entre ses globes fessiers. Mais à cet instant précis il doit bien se rendre à l’évidence. Son sexe aussi est tout tendu. Son gland est gonflé et brûlant au point d’en être douloureux… Il a honte de lui. Mais il n’espère qu’une chose… C’est que l’homme continue à lui prodiguer ce massage si bienfaiteur… De toute manière ça ne l’engage à rien. Ça ne remet pas en cause ses projets d’un jour se marier et fonder sa propre famille. Même si cette idée devient un peu moins clair maintenant…
Subitement Matéo contient difficilement un autre gémissement. Tout son corps se tend. Une décharge électrique détonne dans ses reins et remonte la colonne vertébrale le faisant frissonner. Ses bourses gonflées frémissent tandis qu’un puissant courant remonte le long de son sexe prêt à exploser… Son gland palpite quelques petites secondes avant de relâcher un premier jet puissant dans sa petite culotte, un boxer serré qui l’emprisonne.
« Aaaaaaaaaaaaaaaaaah !... »
Au même instant, l’homme passe ses bras sur le ventre de Matéo. Il le sert fort et l’attire vers lui. L’adolescent sent le sexe de l’individu frémir malgré l’épaisseur des tissus. Il l’entend crier à son tour. Quelques secondes encore et il sent une humidité chaude traverser le short de l’adulte pour auréoler l’arrière du sien. Le sexe de Matéo expulse alors trois autres jets qui lui arrachent encore des râles de jouissance, traversent le tissu de son boxer et viennent tacher l’avant de son bermuda.
Tandis qu’il tente de reprendre ses esprits Matéo n’en revient pas. Jamais, au grand jamais, même dans ses fantasmes les plus délirants, il n’aurait pu s’imaginer pouvoir jouir sans se toucher tandis qu’une queue énorme coulisse sur ses fesses et entache l’arrière de sa culotte.
Enfin l’homme le relâche, l’aide à se redresser et le tourne vers lui…
— Au moins maintenant on sait que ta blessure n’est que superficielle. Mais il faudra quand même penser à la désinfecter… En tout cas je constate que du côté de ton avant tout est bien en place et en parfait état de fonctionnement…
— Euh…
Matéo ne sait quoi répondre. De toute façon que pourrait-il dire de cohérent après ce qu’il vient de vivre avec cet inconnu ? En tout cas il en sait grée à cet homme qui ne revient pas sur leur jouissance quasi simultanée.
« Décidemment, malgré ses airs un peu rustre, ce type est vraiment charmant… Mais quand même je ne comprends pas ce qu’il lui a pris... Comment je vais faire maintenant ? Je crois bien que je peux dire adieu au travail pour chez lui… Jamais il ne voudra de moi après ça !... »
— Eh, jeune homme ! Y a quelqu’un ?
— Euh, oui… Pardon, j’étais juste perdu dans mes pensées. Excusez-moi monsieur.
— Tu es tout excusé mon garçon. Je comprends, ce n’est pas facile à digérer ce qu’on vient de vivre.
— C’est vrai monsieur. Je suis désolé d’avoir pu vous suggérer une telle chose. Vous savez je ne suis pas gay.
— D’abord tu n’as pas à t’excuser de quoi que ce soit. De plus ça ne veut pas forcément dire que tu es gay. Le hasard a provoqué cette situation. Ni toi, ni moi ne pouvions le deviner. En tout cas tu es très réceptif et très sensuel…
— Merci du compliment monsieur. Mais si cela ne vous dérange pas je préfèrerais qu’on n’en parle plus monsieur.
— D’accord, on n’en parle plus… Mais je te le redis, cesse de me dire monsieur à tout bout de champ ! Après tout on est devenus comme qui dirait… intimes !
Cette remarque arrache un timide sourire à Matéo. Pourtant il ressent une certaine honte à la situation, surtout quand il songe fugacement à sa mère qui risquerait fort de très mal le prendre si elle venait à le savoir.
« Mais t’es con Matéo !... Comment veux-tu qu’elle sache si tu ne dis rien à personne ? »
Pendant un instant il regarda l’homme dans les yeux, un peu comme s’il tentait d’y lire ses pensées. Mais ce dernier ne laisse rien transpirer dans son regard chaleureux et souriant. Décidément, l’homme, cet inconnu une demi-heure auparavant, a quelque chose de bien sympathique. C’est certainement ce qui lui donne le courage et l’envie de poursuivre leur discussion.
— D’abord, je veux bien ne plus vous appeler monsieur, monsieur, commence Matéo non sans humour… Mais je vous ferai quand même remarquer que vous ne vous êtes pas présenté et que donc, même si vous ne voulez pas que je vous dise monsieur, monsieur… Eh bien, il faudrait que le monsieur que vous êtes m’indique au moins son prénom puisque d’après vous, monsieur, il paraît que nous sommes devenus des intimes… (Silence plein de sourire, le temps de reprendre son souffle après cette première tirade)… Alors effectivement monsieur, je voudrais bien savoir comment s’appelle le monsieur qui est en face de moi et qui me toise de sa hauteur. Monsieur…. C’est clair pour vous monsieur ?
Et à l’homme de partir d’un grand éclat de rire, gardant aussi son regard braqué sur celui de l’adolescent qui semble bien fier de sa longue tirade.
— Eh bien dis donc mon garçon… Tu m’as l’air de quelqu’un amateur de longues phrases bien embrouillées ! Ça prouve au moins que tu possèdes du vocabulaire et que tu es capable d’entretenir de longues conversations… Pourquoi ne pas m’avoir simplement demandé mon prénom ?... Mais si tu veux vraiment tout savoir je m’appelle Pierre. Pierre Bougon. Et je te prierai dès lors de ne pas te moquer de mon patronyme car je ne suis pas quelqu’un de nature bougonne mon garçon. De plus, comme tu l’as sans doute remarqué, je sors de ce terrain qui entoure cette grande demeure que tu vois sur notre gauche. J’en suis également le propriétaire ; enfin avec trois autres personnes… Et tu vois, moi aussi je sais faire de longues phrases plus ou moins alambiquées…
Au tour de Matéo de sourire et de rire. En plus de dégager de la sympathie cet homme est plein d’humour. Et ça, ce n’est vraiment pas pour lui déplaire.
— Waouh !... Vous aussi vous êtes capable de longues phrases monsieur. Pardon… Pierre. C’est d’ailleurs un beau prénom. Quant à votre patronyme je ne tiens certainement pas à m’en moquer. De toute façon je serais bien mal placé pour faire cela monsieur… Oups !… Je veux dire Pierre. Comme je viens de vous le dire, moi aussi, j’ai un nom que je trouve à coucher dehors. Mais j’en suis quand même fier puisque c’est mon papa qui me l’a donné de par sa filiation. Mais j’ai quand même une question à vous poser : qu’entendez-vous précisément par alambiquées ?... Je me doute de la signification mais je n’en suis pas certain.
Et Matéo se tait. L’homme le regarde fixement de son sourire enveloppant. Ce dernier semble prendre plaisir à ce débit de longues phrases qui auraient fort bien pu être formulées en quelques mots seulement. Décidemment ce garçon lui plaît bien ! En plus il pense qu’il s’entendrait bien avec son officiel filleul. « Ils ont le même genre de caractère… N’empêche que ce bougre d’ado ne s’est toujours pas présenté lui !... »
— Ah, ah ! Encore une de tes expressions compliquées... Mais je te ferai remarquer que, tu as insisté pour connaitre mon prénom et mon nom, que je me suis présenté à toi et t’ai même indiqué où j’habite… Mais toi, mon garçon, je ne sais toujours pas comment tu t’appelles ? D’ailleurs je me demande aussi si tu as vraiment l’âge que tu prétends avoir. Après tout je n’ai que tes paroles comme certitude et ça me semble plutôt insuffisant comme preuve. Figure-toi que je ne tiens pas à avoir fait avec un gamin de quatorze, quinze ans, ce que je viens de faire avec toi. Enfin je veux dire ce que nous avons fait ensemble puisque tu m’as semblé plutôt très consentant. Et encore une fois, même si tu me dis ne pas être gay…
C’est au tour de Matéo de partir dans un long éclat de rire. Il n’a pas tout compris ce que vient de lui dire Pierre mais il en a saisi l’essentiel. Quand enfin il retrouve son sérieux, il se vautre en plates excuses :
— À mon tour de rajouter des choses alors ! D’abord je m’appelle Matéo. Matéo Tronion. Et c’est Tronion T.R.O.N.I.O.N, pas T.R.O.G.N.O.N ! De plus c’est Matéo avec un seul ‘T’ et sans ‘H’. En ce qui concerne mon âge, je n’ai pas menti… Je vous présenterai bien ma carte d’identité mais je ne vois pas pourquoi je le ferai. Après tout vous n’êtes pas policier que je sache ?
— Ah, enfin !... Enchanté de faire ta connaissance cher Matéo avec un seul ‘T’ et sans ‘H’. Je te fais tout de même remarquer que je ne t’ai pas demandé tes papiers. Alors je suis bien obligé de te croire sur parole garçon. (Nouveau silence avec des sourires fusant de part et d’autre.) Mais ce n’est pas le tout. Je crois qu’on ne devrait pas rester ici, au bord de cette route, nos culottes engluées de nos spermes.
— Je suis bien d’accord avec vous Pierre. Aussi, je pense que je vais me rendre à mon lieu de destination. Bien qu’au départ j’ai perdu le contrôle de mon BMX en découvrant la pancarte sur la grille là-bas, rajoute Matéo en tendant un bras dans la direction…
— Pourquoi ? Interroge alors l’homme. Tu es intéressé ?
— Euh… Franchement oui puisque je cherche du travail. Au moins pour cet été. Vous comprenez c’est pour aider ma mère…
— C’est bien qu’un jeune comme toi veuille travailler et aider sa famille. Mais je cherche quelqu’un sachant jardiner un minimum et entretenir un intérieur.
— Oh, lance Matéo un peu déconfit de ne pas être pris au sérieux. Je vous ferai savoir que je jardine depuis que je suis petit, que je cuisine et que je fais le ménage chez moi. Faut bien aider !
— Ne te vexe pas Matéo ! Si tu veux, on peut aller chez moi pour en discuter et mieux faire connaissance. Ainsi on verra bien si tu fais l’affaire. Et puis j’aimerai te présenter à mon filleul : il a à peine un an de plus que toi.
— Euh, je ne sais pas trop mons… Pardon, je veux dire Pierre. Je crois que je ferai mieux de rentrer chez moi pour me doucher et à tout le moins me changer.
— Allons Matéo, viens un peu à ma maison. J’ai envie de faire mieux connaissance avec toi. C’est important si je veux pouvoir t’engager. Et puis tu pourras également te doucher et mon filleul voudra certainement te prêter un short et un tee-shirt. Apparemment vous faites la même taille. À moins que tu n’aies peur ? Je ne te fais pas peur, n’est-ce pas ?
— Non, non, Pierre. Je n’ai pas peur. C’est que ça me gêne d’emprunter des habits qui ne sont pas à moi. Et puis il va bientôt être midi et je commence à avoir faim.
— Bah, s’il n’y a que ça, je t’invite à manger ! Comme ça on discutera de ce que j’attends de mon employé. Et puis cela fera bien plaisir à mon filleul qui s’ennuie un peu ici dans cette campagne.
Un instant Matéo hésite. Il tente encore de résister à cette invitation inopinée. Surtout qu’il est travaillé par le remords de s’être laissé entrainer dans une drôle d’aventure sexuelle. Eh oui, sexuelle ! Parce qu’il n’y a pas d’autre mot. Il pense même qu’il vient de subir un genre de viol et qu’il n’a pas résisté… Pire il s’y est abandonné ! Alors oui, au point où il en est, Matéo peut bien accepter cette invitation à manger. Et comme l’a dit l’homme, il pourra peut-être se faire un nouvel ami.
— Bon d’accord, Pierre. J’accepte votre invitation à déjeuner et discuter de mon éventuelle embauche.
— Voilà qui est bien parlé Matéo. Allez, prends ton vélo et met-le dans le coffre de la voiture.
Matéo ne le sait pas. Mais en se soumettant à l’insistance de l’homme, il se prépare à découvrir un monde dont il ne sait absolument rien. En peu de temps, toute sa vie va en être bouleversée...
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