Dimanche 10 avril 7 10 /04 /Avr 14:36

La main de Pierre quitte mon dos. Ou mes fesses ?... En fait je ne sais plus trop tant elle a voyagé. Étonnamment je ressens aussitôt le manque de ce contact protecteur, doux et chaud sur ma peau. Pourtant je ne m’appesantis pas vraiment sur cette sensation. De toute manière, en cas de besoin, je sais mon amant-initiateur pas très loin puisqu’il est descendu nous préparer à manger.

« Oh non, et mes sandwichs ?... Bah tant pis ! Ils seront encore bons d’ici ce soir… »

Un dernier sourire à mon égard et Pierre quitte la pièce en refermant doucement la porte derrière lui. Ce faisant il me laisse abasourdi, un peu désemparé, au beau milieu de cette vaste chambre tandis que je tente encore de dissimuler mon excroissance de bite…

« Et maintenant ? Qu’est-ce que j’fais ? Qu’est-ce qui va encore se passer avec lui ?... »

Lui, c’est Lucas sur qui je reporte enfin toute mon attention. Ce faisant je me demande ce que je vais bien pouvoir lui dire maintenant que je me retrouve livré à moi-même. D’autant que je ne me suis jamais trouvé dans une telle position, à moitié nu, enfin couvert par un minishort noir en satin  dentelé et d’un tee-shirt de même teinte et matière. C’est une représentation de ma personne pour le moins gênante. De fait j’imagine ce que mon vis-à-vis peut penser de moi en ce moment. Je me trouve très tapette comme quand un peu plus tôt Pierre me pelotait les fesses tandis que j’astiquais sa longue verge et cajolais ses testicules.

« Humm. Qu’est-ce que j’ai aimé quand même. »

Et je vois ce jeune gars qui ne pipe mot non plus et me fixe d’un air entendu. Il ne me semble pas né de la dernière pluie. Je suis même convaincu qu’il a compris pour l’essentiel. Cette idée m’attise autant qu’elle m’effraie. Je ne me sens pas encore tout à fait prêt à assumer… Alors je reste là, immobile, n’osant ni bouger ni parler. Passivement j’attends. J’attends tout bonnement qu’il entreprenne la suite à venir, en espérant que ça ira dans la direction désirée.

Lucas au visage d’ange rieur. Non pas d’ange : de diablotin plutôt ! Lucas, ce beau jeune au sourire ravageur… Pensez-donc ! Depuis mon irruption dans cette pièce lui non plus n’a pas changé de position. Il est là, vautré sur son lit, les jambes ostensiblement écartées et son sexe pendant par la jambe droite de son petit short rouge satiné. Il se tient la tête légèrement penchée vers l’arrière et orientée dans ma direction. Il ne me quitte pas de son regard lumineux et lubrique.

Pendant deux à trois minutes qui me paraissent interminables aucun de nous ne commet le moindre mouvement ou ne prononce mot. Je le toise. Il me toise. Je cherche à deviner ses pensées ou ses sentiments vis-à-vis de moi. Sans doute fait-il la même chose ?... J’ai mes deux mains croisées qui tentent encore de cacher à sa vue mon infernale érection. Lui ne se dissimule même pas tandis que son sexe commence à attraper un peu de raideur et, comme si ça ne suffit pas, d’épaisseur et de longueur ! Il n’en est que plus attirant encore…

« L’enfoiré... »

Dissimulé par mes mains moites, chose rare chez moi, je sens mon gland se décalotter de lui-même et un liquide s’en écouler lentement. C’est la première fois aussi qu’un tel phénomène a lieu sur cette partie de mon anatomie. Ça me fait comme une forte envie de pipi. Sauf que l’odeur qui s’en dégage me prouve qu’il s’agit bel et bien d’autre chose. En tout cas tout ce que je sais c’est que ça suinte lentement sur le tissu de mon minishort noir. Je m’en inquiète et en rougis.

Lucas bouge enfin ! Oh, pas beaucoup. Juste sa main gauche qui s’active à remonter, avec une lenteur consommée, la jambe droite de son short… Laissant ainsi apparaitre davantage son bâton de plus en plus redressé et ses bourses bien plus volumineuses que les miennes, évidemment…

« Quel cochon lubrique ! »

... Evidemment il ne me quitte pas du regard et entrouvre sa bouche laissant apparaitre une langue bien longue et qui entreprend de lécher et pourlécher suavement ses lèvres rouges et pulpeuses. Et moi, comme un con, je le vois tandis qu’il m’allume consciencieusement. J’ai très chaud jusqu’aux pointes de mes oreilles. Je le regarde qui s’amuse de ma fascination pour sa posture et ses manières. Je le contemple tandis qu’il se régale de me voir rougir et, inconsciemment, me tortiller des fesses. Ce qui lui prouve que je ne suis pas insensible à ses charmes.

« P’tain ! On va rester combien de temps comme ça ?... J’vais finir par juter dans mon froc moi... »

À peine le temps de m’interroger et Lucas décide d’entamer la conversation.

— Alors comme ça mon bel éphèbe, tu t’appelles Matéo et tu as dix-sept ans aujourd’hui ?

— Euh… Oui.

— Bon anniversaire alors !

— Merci. Mais toi, tu as quel âge au juste ? Pierre m’a dit dix-huit ans tout juste.

— Ah ce sacré Pierre, il aime bien rajeunir les gens… Non, en fait j’ai dix-huit ans et demi, bientôt dix-neuf si tu veux tout savoir.

— C‘est drôle. Quand je te regarde, je te donne plutôt seize/dix-sept ans. Tu fais jeune… Enfin je trouve.

— Hey, tu peux causer toi ! T’en parais à peine quinze. Et encore je pourrais dire quatorze.

— Ouais je sais ! C’est embêtant parfois. Surtout depuis que je cherche du travail…

— Pourquoi tu cherches à bosser ? Tu n’es pas encore au lycée ?

— Normalement si. Mais aller chaque jour en cours ça ne m’intéresse plus de trop. Ça me gave de passer mes journées à écouter des profs déblatérer leurs savoirs… Mais surtout j’ai besoin d’argent !

Aussitôt je regrette cette dernière remarque. Parce que, forcément, Lucas va me demander pourquoi. Et moi je n’ai aucune raison, aucune envie de lui raconter ma vie. Après tout on ne se connait pas lui et moi. De plus ça ne le regarde en rien… Je pourrais éventuellement me taire mais il va surement insister et je finirai par me raconter. Ou alors je pourrais mentir ? Mais je n’ai pas trop l’habitude de pratiquer le mensonge... Finalement je décide de me taire.

— Et pourquoi toi, un jeune de dix-sept ans, a tant besoin d’argent ? À t’entendre et à te voir tu m’as plutôt l’air d’un fils de bonne éducation...

— Ecoute Lucas j’n’ai pas vraiment envie de m’étaler sur le sujet. Mais crois-moi j’ai vraiment besoin d’argent. C’est tout !

Pourtant, face à son regard insistant, je finis par lui raconter l’essentiel : le décès de mon père, le chagrin et les problèmes financiers de ma mère, les besoins de mon petit frère de dix ans et demi… Et surtout, le risque de perdre notre petite maison de vacances où je reviens chacune des vacances de Printemps et chaque été depuis tout petit…

— Oh… Je suis désolé pour toi Matéo ! Enfin pour ton père… ça devait surement être quelqu’un d’exceptionnel pour que tu cherches ainsi à préserver son héritage.

— Non Lucas, mon père n’était pas, à part pour moi, quelqu’un d’exceptionnel. C’était simplement mon père, voilà tout. On était proches tous les deux. Et c’est dans notre petite maison de vacances que j’ai beaucoup appris grâce à lui…

— Bon. Je constate que c’est un sujet sensible pour toi et que ça te rend triste… Alors on n’en parle plus et on change de sujet, d’accord ?

— D’accord Lucas. Mais tu veux qu’on parle de quoi ? Tu sais j’aimerais mieux prendre une douche et pouvoir me changer.

— Ouais j’imagine que c’n’est pas top d’être dans cette tenue !

— Oh ce n’est pas que je n’aime pas, au contraire ! Je trouve cela plutôt élégant et agréable sur la peau. Mais je me vois mal rentrer chez moi portant ces sous-vêtements !

— Ah d’accord. Tu crains la réaction de ta mère ? Remarque je comprends : ça fait un peu pédé, non ?

— Ah bon, tu trouves ? Pourtant Pierre m’a promis que c’est de la lingerie pour homme !

— Pour homme gay Matéo ! Mais à ta tête je vois que cette possibilité te fait un peu peur... Je te rassure : ça se vend aussi très bien chez les hétéros. En tout cas tu es mignon à croquer dedans.

— Merci. D’autant qu’en fin de compte j’aime aussi l’effet dentelle du short… Mais on peut parler d’autre chose ?

— D’accord, mais si à chaque fois qu’un sujet te dérange un peu on doit en changer, on va vite finir par ne rien avoir à se dire Matéo !

— On peut très bien discuter quand je serai douché et décemment habillé. De toute façon, moi aussi j’ai des questions à poser.

— Bah, pour le moment c’est moi qui questionne. Vois-tu Matéo, comme je suis curieux de nature, et bien que je sois fort intrigué par ce que tu dissimules derrière tes mains, j’ai envie de savoir, là maintenant, comment tu as fait la connaissance de Pierre.

— Il te l’a dit un peu plus tôt, me semble-t-il.

Que je dis subitement sur la défensive.

— Il m’a accroché avec sa voiture et j’ai dû plonger dans le fossé pour l’éviter. C’est tout !

— C’est tout, c’est tout ? Mon œil oui ! affirme Lucas pas dupe du tout… Il n’y a pas eu qu’un simple accrochage entre vous, insiste-t-il avec malice… J’le connais bien le Pierre !... Je te crois volontiers pour l’accrochage mais, ce qui m’intéresse c’est ce qui s’est passé ensuite, ce qui t’a fait venir ici !

— Laisse tomber je te dis. Je n’ai vraiment pas envie d’en parler ! Ce n’est qu’un simple accident. Je suis tombé du vélo. Je me suis blessé. Et il s’est inquiété pour moi. Voilà toute l’histoire !... S’il te plait parlons d’autre chose !

— Je ne te crois pas Matéo, rétorque Lucas en fronçant les sourcils. Connaissant mon Pierre je peux très bien imaginer ce qui s’est vraiment passé entre vous juste après que tu sois tombé de ton vélo ! Se vante Lucas en envoyant un petit sourire narquois.

« P’tain, il m’énerve. Mais qu’est-ce qu’il m’énerve ce type !... »

Je me surprends d’avoir de telles pensées. Ce n’est pas moi ça ! D’ordinaire, quand quelqu’un cherche à savoirs des choses sur moi et que je n’ai pas envie de répondre, je me tais et envoie balader si nécessaire. Je n’ai rien à fiche de l’opinion des autres. Mais avec Lucas je ne sais pas. Je ne le connais même pas à dire vrai. Mais déjà j’ai envie de bien m’entendre avec lui. Et ce n’est pas seulement dû à son beau sexe maintenant aussi raide que le mien. Non, c’est plutôt que je le considère déjà comme un ami. Alors forcément, ses questions, et surtout ses sous-entendus m’agacent. De plus, me connaissant assez bien, je ne suis pas certain de pouvoir lui tenir tête. Ah, je suis de plus en plus énervé !

— Fais chier Lucas ! Comment tu pourrais savoir ? Tu n’étais pas là-bas que je sache ! Lui sors-je presque en criant et en agitant les bras dans sa direction. De toute façon, quoi qu’il se soit éventuellement passé entre Pierre et moi, ça ne te regarde pas !

Tandis que je m’agite je ne réalise pas ce qui est en train de survenir. Quand enfin je me tais, un peu honteux de ma réaction pour le moins disproportionnée, le souffle court, je baisse la tête. Et là, saisi de sentiments fatalistes, je ne peux que constater les dégâts provoqués par mon emportement.

« Et mince ! »

Je découvre mon entrejambe... Enfin, j’entends par là la pyramide formée sur l’avant de mon minishort. De plus il y cette tache humide et odorante et qui me parait énorme. Forcément ! Je suis certain que l’autre sur son lit ne perd rien du spectacle que j’offre ainsi exposé. En relevant un peu la tête je constate qu’il s’en délecte et s’en amuse grandement. Non mais… Quel enfoiré éhonté ! Ok, appelons ça un remord de pudeur. Que m’importe en réalité ! Je suis comme nu devant lui, étalant ma masculinité suintante et démontrant l’état d’excitation dans lequel je suis plongé. Un bref instant l’idée me vient de replacer les mains comme quelques secondes plus tôt. Mais je réalise que ça ne servirait à rien maintenant. N’a-t-il pas tout découvert et compris de mon état ? Dès lors, en dissimulant une fois encore mes parties génitales, je vais forcément passer pour un sombre crétin. Il va me prendre pour un petit trouillard qui a peur de s’assumer. Je ne tiens pas non plus à passer pour un puceau effarouché ! Quoi que…

 

Puceau je le suis en réalité !

Par Krampack - Publié dans : L'histoire de la semaine
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