Le blog de Krampack

Lorsqu’à la suite de Pierre je pénètre dans la grande chambre de Lucas, je suis de suite happé par une vision pour le moins inattendue.

Les mains croisées et aplaties devant l’entrejambe de mon petit short noir à dentelle, afin de dissimuler ma barre que je trouve encore trop raide pour la bienséance, je contemple le prétendu filleul de mon initiateur-amant.

Non mais… Quel culot il a ce gars ! Lucas est davantage vautré qu’assis sur son lit recouvert d’un plaid multicolore. Avec une indécence accomplie il me braque de son regard flamboyant, les jambes outrageusement écartées, avec un sexe épais et long qui déborde mollement par une jambe de son petit short en satin rouge vif.

Eberlué par cette vision je remarque aussi, par cette même jambe d’où s’échappe ce beau sexe de jeune homme, une absence de pilosité. Forcément je me demande aussitôt s’il est aussi imberbe que moi ou si c’est par le biais d’un minutieux rasage. Attentif au moindre détail je finis par penser que c’est peut-être naturel au rapport d’absence de pilosité sur ses bras et jambes…

Après cette première vision outrancière, ce qui me marque le plus ce sont ses yeux rieurs, bleu-clair et qui me toisent et m’invitent à y plonger. Ils sont d’une sensualité profonde. Tout comme ses lèvres bien rouges et pulpeuses. Même ses cheveux châtains, épais et en bataille, participent à lui donner cet air charmant, mutin et un rien je-m’en-foutiste.

Mon cœur bat la chamade. Dans ma culotte je sens mon sexe reprendre de la vigueur, se redresser, formant à nouveau une jolie pyramide sur l’avant, à ma plus grande gêne d’ailleurs... Heureusement que j’ai mes deux mains pour dissimuler mon émoi ! Je peux terminer ma rapide description de ce garçon en constatant qu’hormis ses bijoux de famille qui surpassent les miens, il est d’une taille et d'une carrure fort similaires aux miennes. Sous son tee-shirt blanc et à liséré rouge autour du cou et des bras, qui l’enserre parfaitement, je distingue aisément ses pectoraux qui lui donnent bien fière allure.

Cependant dans ces premiers instants où je le découvre, dans cet espace de lieu et de temps improbable qui met mes sens à rude épreuve, une chose me choque plus que toute autre. Il s’agit de l’attitude de Pierre. Son comportement. Enfin… plutôt son absence de réaction !... Il se tient tout à côté de moi, son bras droit glissé dans mon dos et sa main me caressant doucement, comme pour me rassurer et m’introduire auprès de ce garçon. Ce qui ne manque pas de rajouter à ma confusion. Je sens des frissons me parcourir et la chaleur incendier mon visage.

« C’est trop ouf !… Qu’est-ce que je fiche ici ? »

Mon regard va de Pierre, qui reste stoïque, à ce Lucas qui se vautre de plus en plus sur son lit et qui ose même quelques caresses sur l’avant de son short rouge, me plongeant dans un état de gêne et d’excitation encore plus intense tandis que des gouttes de sueurs s’écoulent sur la peau de mon cou.

« Bon sang, c’est quoi ces deux obsédés ? Où j’suis tombé moi ?... »

Entre deux interrogations je fixe mon attention sur Pierre puisque c’est quand même le seul que je connaisse à peu près. J’attends de lui qu’il fasse évoluer cette situation. Enfin, qu’il y mette un terme. Mais non : il ne fait rien, restant là à regarder son filleul comme si de rien n’était. Soudain je me demande s’il ne se délecte pas du spectacle s’étalant à nos yeux. Peut-être que lui et Lucas ont l’habitude de vivre de tels moments ? Ou alors il s’agirait d’une provocation adolescente de ce jeune gars contre son parrain mature ? Ou alors… En tout cas la pudeur semble ne pas avoir sa place dans cette demeure...

Fort mal à l’aise malgré cette nouvelle excitation je ne sais vraiment pas quel comportement adopter. Je ne suis pas d’un naturel téméraire. Englué dans mes doutes et mes questionnements je devrais normalement fuir de cet endroit. Mais, de fait, je n’en ai aucune envie tant j’ai apprécié ma rencontre avec cet homme et le traitement qu’il m’a prodigué. Mais surtout, et je commence à le réaliser, il y a cette vue imparable sur le corps vautré à ma vue et ce sourire ravageur et lubrique… Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu…

... quand Pierre met enfin un terme à mes observations et mes cogitations !

« Ouf… Cette mascarade va enfin cesser. »

À tout le moins c’est ce que je me dis sur le coup.

— Lucas ! Commence l’homme de sa grosse voix et moins douce que tout à l’heure avec moi… Tu pourrais quand même te tenir correctement devant notre jeune invité ! Regarde comme ton comportement le met mal à l’aise, ajoute-t-il en glissant sa main le long de mon dos. Je ne cherche même pas à me dérober.

— Bah ! rétorque aussitôt le jeune homme concerné. Je ne vois pas pourquoi, Pierre ! Je n’ai pas cherché votre venue dans ma chambre. Et puis, vu le regard qu’il porte sur moi, je ne pense pas forcément que le spectacle que je lui offre à cet instant lui déplaise autant que tu le crois !

Mon regard fiché dans celui de ce jeune péroreur, rougissant jusqu’aux oreilles, je rentre ma tête dans les épaules et esquive un pas sur le côté espérant pouvoir dissimuler ma gêne derrière Pierre. Mais ce dernier empêche tout mouvement de recul avec sa main qui maintient fermement mon dos…

— N’empêche, Lucas ! Ce n’est pas la première fois que tu te comportes ainsi. Il faudrait que tu apprennes enfin à te tenir différemment devant nos invités, quels qu’ils soient !

— Je te fais remarquer, lui retourne alors Lucas en caressant outrageusement ses cuisses écartées, que ton jeune éphèbe inconnu est ton invité et non le mien !

— C’est vrai mon garçon ! Mais il est notre invité pour ce jour. Alors, je désire… Non, j’exige même de ta part que tu te montres respectueux et sympathique avec lui, formule l’homme d’un ton n’appelant aucune contradiction.

Personnellement je me soumettrais illico à une telle ordonnance. Mais comme je suis en train de m’en rendre compte Lucas n’est pas du même tempérament que moi. Il ne se démonte pas le bougre !

— Et pourquoi d’abord ? Je ne le connais pas ce jeunot ! Tu pourrais peut-être commencer par me le présenter ! Après on verra ce que je peux faire pour lui… rajoute Lucas d’un ton de défi en m’envoyant son lumineux sourire.

Outré, amusé et charmé par cet outrageux adolescent, je ne peux que lui renvoyer son sourire, bien qu’il soit à coup sûr plus timide et moins envoutant que le sien. Il commence à bien me plaire cet énergumène éhonté...

— Espèce de vaurien, fait mine de s’emporter Pierre. Mais tu as raison sur un point : je ne te l’ai pas encore présenté. Toutefois c’est très probablement à cause de ta tenue indécente…

— Beuh… beugle Lucas en s’esclaffant quand même, ma tenue est comme d’habitude et normalement tu ne me dis jamais rien mon cher parrain…

Lucas insiste tellement sur « cher parrain » qu’aussitôt je réalise que ces deux-là sont davantage que parrain et filleul.

« Oh bon sang !... Si ça se trouve ils sont amants tous les deux ?... Mais, et moi alors ? Qu’est-ce que je viendrais faire dans ce duo ?... »

À cette pensée je sens monter en moi de la crainte et du dépit. J’ai soudainement envie de m’esquiver de ce lieu de perdition. Ma place ne peut pas être ici parmi un vieux dominateur bien que très doux et ce jeune dévergondé. Mais je ne bouge pas d’un iota, trop obnubilé par leur joute verbale qui, ma fois, est autant amusante qu’excitante…

— Bon, bon, on ne va pas s’énerver, concède Pierre. Je te présente Matéo qui fête ses dix-sept ans aujourd’hui. Si tu fais un petit effort, tu pourras constater par toi-même que c’est un garçon très, très gentil et plutôt cultivé pour quelqu’un de son âge…

Je rougis d’aise sous l’assaut de compliments à mon égard.

— … Je pense, non j’en suis certain d’ailleurs, il te plairait si seulement tu faisais l’effort pour être plus accueillant avec notre hôte.

« Je rêve !… »

Pensé-je tandis que la main de Pierre glisse de mon dos vers mes fesses et commence quelques petits allers-retours, me faisant frissonner sous le regard amusé de Lucas qui me transperce de son regard irrésistible. Je suis pantois, abasourdi, effrayé, charmé, attiré. Je veux rester pour savoir comment les choses vont tourner. Je veux m’enfuir loin d’ici, de ce lieu de perversité. Je veux m’abandonner aux caresses de Pierre qui me font si délicieusement vibrer et tendre mon petit bâton à jus. Je veux que Lucas se lève de son lit, s’approche et me prenne dans ses bras pour me couvrir de son sourire ravageur, pour que je puisse lui faire don de moi, m’abandonner totalement à son ou ses vices…

« Mais non Matéo, t’es ouf ou quoi ? Arrête ton délire et barre-toi avant qu’il ne soit trop tard ! Mais, d’un autre côté, je risque de décevoir Pierre et adieu mon job pour cet été… T’es con ou quoi ? Le Pierre, même si c’est un gars gentil et qu’il t’a payé, il t’a quand même abusé… Oui, mais j’ai bien aimé aussi ! Il m’a fait comprendre que j’aimais ça le sexe entre homme… Et puis y a aussi ce Lucas ! Je n’sais pas pourquoi mais il m’attire ce con… J’ai envie de toucher son sexe, de le caresser, de le lécher, de le sucer comme avec mon cousin ce matin… Et j’ai aussi envie qu’il me fasse pareil… »

Retour au réel quand Lucas reprend la parole.

— Bon, d’accord Pierre, je vais faire un effort et me montrer gentil avec ce mignon Matéo. Mais dis-moi, qu’est-ce qu’il fiche en petite tenue à dentelle dans la maison ?... Ne me dis pas que…

— Je ne te le dis pas justement ! Si tu veux savoir tu n’as qu’à demander à Matéo : il te répondra s’il en a envie. Mais s’il est dans cette tenue, qui lui va d’ailleurs à ravir, c’est parce qu’on a eu un petit accident et que ses vêtements se sont déchirés. Je lui ai également affirmé que comme vous êtes apparemment de la même taille tu pourrais bien lui prêter de quoi rentrer décemment chez lui.

— Quoi comme fringues ? Tu sais bien que j’n’en ai pas beaucoup ici !

— Un slip, un tee-shirt et un bermuda ou un de tes fameux shorts suffiront amplement.

Depuis le début de leur irréaliste conversation je n’ai pas bougé d’un pouce. Je reste complètement éberlué par les propos contenus dans leur débat comme si j’étais absent. En tout cas, maintenant j’en suis sûr, je suis tombé chez deux gays, des homos, des tapettes, des pédés… Bien que cette idée ne puisse plus me heurter je suis quand même étonné par leur différence d’âge. Mais mon plus grand trouble vient certainement du fait que les deux me font fichtrement bander. Et puis il y a Lucas surtout : il est vraiment magnifique, érotique, sensuel… Mon cousin à côté c’est de la gnognotte de garçonnet ! Mais je suis injuste, j’ai bien apprécié le sucer et avaler son jus ce matin tandis que nous prenions notre douche ! Et voilà que je m’égare encore dans mes pensées tandis qu’un quadragénaire et un p’tit jeune dans mes âges débattent sur le fait de l’accueil à me rendre et de l’aide à m’apporter.

— Bon c’est d’accord Pierre !... Je vais faire au mieux pour m’occuper de notre jeune invité. Je vais lui faire choisir des fringues. Et mieux encore, je vais lui en faire cadeau puisque décidément c’est son anniversaire !

— Voilà qui fait plaisir à entendre Lucas ! Je peux donc compter sur toi pour le mettre à l’aise ?

— Mais oui puisque je te le dis Pierre ! Tu peux compter sur moi d’autant que je le trouve bien sympathique notre Matéo, même s’il est rouge pivoine.

Et Lucas part d’un grand éclat de rire, sans doute provoqué par sa dernière réflexion, tandis que Pierre renvoie un sourire de connivence vers son filleul. Et moi, perdu au milieu de leur conversation, je n’ose toujours pas bouger, rougissant encore plus s’il est possible... Je garde toujours mes deux mains devant mon entrejambe tout tendu à force d’avoir la queue bandée.

 

— Bon, maintenant que l’affaire est entendue, je vais vous laisser faire connaissance. Pour ma part je descends à la cuisine nous préparer à manger. Il commence à se faire tard.

Dim 3 avr 2016 Aucun commentaire